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Dans la période où la confusion est la règle générale dans tous les domaines artistiques, on a cru bien faire en la baptisant « métissage ». Notre musique est donc à n'en pas douter une musique métissée, résultant d'un mariage contre nature entre des tendances anesthésiques (dansantes) et d'autres plus douloureuses (aïe). INTERIM / 1984 |
Né avec le travail temporaire, Intérim a combattu de 1980 à 2005 l'incertitude par la constance. Intérim, c'est un noyau atomique de 2 personnes qui écrivent et composent, Agnès Rougier (basse, chant, claviers) et Michel Bazieu (guitare, chant, claviers, machines, graphisme), autour desquelles ont gravité pendant 25 ans de nombreux électrons libres, dont un régulier, l'ingénieur du son, photographe et camarade tous terrains Bruno Piacenza. |
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En 1981, après un an de musique dans une cave bordelaise, D.L.P.S. est la première édition d'Intérim sur la k7 18/81, sous les auspices de la Fondation : « 18 leçons de combat et de rock urbain par les 18 membres fondateurs, l'unité est dans la diversité et l'ensemble un collage surréalisant » (Sphinx). Intérim a choisi son camp : l'autoproduction inclassable. |
En parallèle, Intérim s'est lancé dans la radio libre en créant un collectif radiophonique néo-punk sur Radio Côte d'Argent à Bordeaux, qui produira pendant deux ans les émissions Boîte à rythmes, Agent double, Fin de siècle et Les griffes de la nuit - la 1ère émission de jeux de rôles de la bande FM française -. De là naîtra leur goît du collage et de la récupération sonore. Intérim en profite pour produire ses petits camarades : Emergence d'une voix et Les Corbeaux du Reichstag. Leur côté éclectique et touche-à-tout les amène aussi à participer à des fanzines : Limite, Hello happy taxpayers, B.C.B.G. |
Les premières apparitions publiques d'Intérim : Viande fraîche, dans les « Travaux Pratiques » de La Fondation (usine Pali Kao) et la performance Intérim-La Fondation pour les « Visions périsphériques » (Bordeaux), sont remarquables par leur côté multimédia avant l'heure : projections de diapositives néo-religieuses outrageantes et concert d'ustensiles de cuisine ; une tendance qu'ils conserveront tout au long de leur trajectoire. |
La k7 MEUH ! est en 1984 le premier album complet du groupe, qui prône l'indépendance farouche et le DIY en créant le label MEUH ! Productions. Enregistrée sur un TEAC 4 pistes, elle se présente sous la forme d'un cadeau dans un paquet de lessive. Intérim, qui pratique l'autoproduction sans faire partie d'aucune chapelle, est l'un des premiers groupes à faire en France du RAO - reggae assisté par ordinateur -. Cette particularité lui amène pas mal de concerts chaotiques, comme l'alimentation électrique des squats. |
Le deuxième 33T, A la petite cuiller, enregistré à S.D.H., le studio de Jean Louis Morgère - The Grief - vers Rouen, sort en1988. Il est d'abord rodé pendant deux mois sur la minuscule scène d'un bar parisien, l'Hélium, avant de faire le tour des salles parisiennes (les établissements Phonographiques de l'Est, les Instants chavirés, l'Espace Ornano, la Mutualité). En parallèle, Intérim fait de nombreux concerts de soutien pour Radio Libertaire, la Fédération anarchiste ou la CNT. |
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« Disco anti-religieuse, funk social ou variété revendicative, on leur doit une version du Père Duchesne proprement reggae. Un groupe anachronique qui excelle dans le détournement. » |
Le Monde Libertaire. |
« Ce groupe a l'art de concocter d'étonnantes chansons acides. » |
Christophe Bourseiller, 7 à Paris. |
D'aoît à octobre 1990, Intérim casse sa tirelire et enregistre de nuit (c'est moins cher) son troisième album chez Mix It, un studio parisien. Le CD Vu à la télé, accompagné d'un petit 45T. Amok, sort fin 1991. C'est une coproduction des labels MEUH ! et V.i.s.a. (Clair Obscur, Bérurier noir). Il est distribué par le label New Rose (Johnny Thunders, The Saints), qui est aussi disquaire, rue Pierre Sarrazin dans le quartier latin à Paris. Manque de chance, la FNAC musique rachète New Rose début 1992 et met tous ses disques au pilon. |
« Musicalement, c'est toujours vers Zappa qu'on peut aller chercher des comparaisons. Même intention de déstabiliser, de briser un morceau au moment où il pourrait s'enliser, mais aussi, même talent pour intégrer les courants du moment. » |
Presto. |
« Intérim, groupuscule farouchement libre pratiquant sans vergogne la pop-cancéro-industrielle, le disco-pouf ou le R.A.O., n'hésite pas à contrecarrer à chaque occasion les gens soucieux de les décrire avec précision. » |
Frédéric Poujouly, 7 à Paris. |
Alternant le studio avec les concerts, Interim part en Italie, en 1991 et 1992, faire deux tournées politiques et joyeuses dans les Centri Sociali autogestiti : El Paso (Turin), Il Centro Clinamen (Reveretto), la Piscina Occupatta (Caluzo), La Diskarika (Foggia) |
A partir du milieu des années 90, Intérim se tourne résolument vers le dub et décide de s'appeler Dubitation, mais la formule reste la même : une rythmique solide basse - machines, et des invités, musicien/nes et chanteur/euses, slameur/euses. Dubitation a fait de nombreux concerts mais aucun titre n'est sorti à ce jour. |
A partir de 2007, les membres fondateurs d'Intérim ont monté séparément de nombreux projets. |
Ils ont été intérimaires :
Pascal Pindat, Delphine Dobbs, Sandra Marchessou, François Chevallier, Eric Viard, Georges Salançon, Pierre Lepage, Gérard Coutances. |